8. La Recherche, Beaucoup de bruit pour rien. 

8- Proustaverses 

L’ensemble de la RTP ne concerne rien. Le sketch hilarant des Monty Python sur le championnat du monde « Proust Summaries » en est le parfait exemple. L’écrivain Proust est un homme qui souffre de la maladie appelée « logorrhée verbale » et qui abuse de milliers de pages pour finalement n’avoir rien d’essentiel à dire. L’éditeur Fasquelle, qu’il aborde en premier, lui renvoie le manuscrit en lui disant qu’il n’a aucune idée de ce dont il s’agit. L’éditeur Ollendorf, qu’il approche en second, renvoie également le manuscrit parce qu’il juge que personne n’attend un livre dans lequel trente pages sont nécessaires pour décrire comment quelqu’un se retourne dans son lit avant de s’endormir. 

8- Les proustophiles 

C’est tout le contraire qui est vrai.  

LA RTP est une encyclopédie des arts visuels, de la littérature, de la musique, de la botanique, des développements politiques, du militaria, de la psychologie du développement à travers les différentes étapes de la vie des protagonistes combinées à des explorations de l’esprit humain et du kaléidoscope des interactions relationnelles. 

Le tout est présenté sous une forme qui mêle soigneusement différents procédés littéraires : les descriptions succèdent à des paragraphes de réflexion essayistique, les dialogues pointus alternent avec des phrases rêveuses, les personnages centraux évoluent au fil du temps indéterminé, le lecteur est directement adressé lorsque le Narrateur indique qu’il expliquera plus tard un certain événement (et cela pourrait être 500 pages plus loin !), la prolepse alterne avec l’analepse, un rythme poétique de phrases longues, parfois même très longues, alterne avec des phrases courtes et saccadées, les remarques intertextuelles renvoient aux grandes œuvres de la littérature mondiale, les nombreuses mentions de personnages historiques créent un contexte d’approfondissement et montrent l’érudition de Marcel Proust tandis que le Lecteur n’a pas à se sentir inférieur car il peut choisir de se plonger dans les nombreux indices intertextuels ou de les laisser passer. 

Nulle part le style n’est condescendant, je-sais-tout ou pédant, mais tout est offert d’une manière qui invite le lecteur à en tirer ce qui lui convient le mieux à ce moment-là. 

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